L’ (ou Lower Atmosphere Severity Index) est un indice météorologique utilisé pour estimer le potentiel d’intensification et de comportement erratique des feux de forêt en présence d’une atmosphère sèche et instable.Proposé en 1988 par le météorologue américain Donald A. Haines, il vise à mesurer la propension de l’atmosphère à favoriser des développements rapides de feux déjà existants.
Contrairement à des indices intégrateurs comme l’Indice Forêt Météo, l’indice de Haines se concentre exclusivement sur les conditions de la basse atmosphère sans prendre en compte les caractéristiques des combustibles ou du terrain.
Le HI est un , constitué de deux composantes observées dans une :
- : différence de température entre deux niveaux (par exemple 950–850 hPa pour les basses altitudes). Plus ∆T est élevé, plus l’air est instable, favorisant des mouvements verticaux potentiellement intenses.
- : déficit de rosée à un niveau choisi (par exemple 850 hPa). Plus l’air est sec, plus les combustibles peuvent s’assécher rapidement.
Chaque composante est codée de 1 à 3, puis sommée pour obtenir un indice total compris entre 2 et 6.
L’indice repose sur deux composantes météorologiques fondamentales :
, qui renseigne sur la capacité de l’air à développer des mouvements verticaux.
, estimation du potentiel de dessèchement de la végétation et du renforcement de la combustion.
Ces paramètres sont mesurés à partir de sondages atmosphériques (radiosondages) ou issus de modèles numériques de prévision.
L’indice est calculé selon la formule :
HI = A+B
où :
- représente la stabilité atmosphérique (gradient thermique),
- représente la sécheresse de l’air (dépression du point de rosée).
Chaque composante est codée de . L’indice final varie donc de .
Potentiel très élevé (risque de développement explosif)
https://haines.geo.msu.edu/maps/
- Calcul simple ;
- Données facilement accessibles ;
- Capacité démontrée à identifier les conditions de feux extrêmes ;
- Bon indicateur environnemental pour la surveillance opérationnelle.
- , un facteur critique dans la propagation des feux.
- (type de végétation, humidité du sol…).
- Formulation et parfois trop simple pour des contextes météorologiques complexes.
Une étude a montré que la valeur maximale (6) n’apparaît qu’environ 6 % du temps, mais qu’elle est associée à plus de 70 % des superficies brûlées.
- Le repose sur une formulation (VPD × vent), intégrant , et se calcule près du sol (~500 m).
- Le , plus simple et empirique, , ce qui limite sa pertinence pour évaluer des conditions extrêmes.
- Haines, D. A. (1988). A lower atmospheric severity index for wildland fire. National Weather Digest, 13(2), 23–27. FRAMES.gov : A lower atmospheric severity index for wildland fires A lower atmospheric severity index for wildland fires | Fire Research and Management Exchange System
- Potter, B. E. (2018). The Haines Index – it's time to revise it or replace it. International Journal of Wildland Fire, 27(7), 437–440. DOI: https://doi.org/10.1071/WF18015
- Potter, B. E. (2018). Quantitative Evaluation of the Haines Index’s Ability to Predict Fire Growth Events. Atmosphere, 9(5), 177. DOI: https://doi.org/10.3390/atmos9050177
- Mills, G. A., & McCaw, L. (2010). Atmospheric stability environments and fire weather in Australia – extending the Haines Index. CAWCR Technical Report, 20. https://www.publish.csiro.au/wf/pdf/WF18015